Les scientifiques associent les selfies au narcissisme, à la toxicomanie et à la maladie mentale

La prise de selfies pourrait-elle provoquer la maladie mentale, la toxicomanie, le narcissisme et le suicide? De nombreux psychologues disent que oui, et avertissent les parents de faire attention à ce que font les enfants

Le mot selfie est défini comme « un autoportrait photographique pris dans un contexte social ou touristique avec un smartphone, soit tenu à bout de bras, soit fixé au bout d’une perche à selfie et téléchargé sur un réseau social. »

Poussés par la publicité, l’apparence, le style, le look, « avoir de l’attitude », sont des concepts qui ont été catapultés à des niveaux sans précédents avec les réseaux sociaux et le fameux selfie. L’obsession du selfie s’est manifestée chez une fraction importante de la population d’adolescents et est liée aux problèmes de santé mentale qui se concentrent sur l’obsession de l’apparence.

Dr David Veale, psychiatre : « Deux patients sur trois qui viennent me voir avec le trouble de la dysmorphie corporelle se prennent compulsivement en autoportraits depuis l’avènement des réseaux sociaux. » « La thérapie comportementale cognitive est alors suggérée pour permettre aux patients de comprendre les raisons de leurs comportements compulsifs, et à devenir capables de les contrôler», ajoute-t-il.

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Les scientifiques: selfies au narcissisme, toxicomanie et maladie mentale

De nombreux psychologues disent que la prise excessive d’autoportraits pourraient être un signe de maladies mentales, de toxicomanie latente, de narcissisme et même être précurseur du suicide dans certains cas. Il mettent en garde les parents d’être à l’écoute en visitant les principaux comptes de médias sociaux utilisés par leur ado afin d’être au courant de ce qui se passe dans leur vie.

On a vu un cas extrême en Grande-Bretagne: Danny Bowman 20 ans, obsédé par la capture du parfait autoportrait, pouvait passer des journées entières à se prendre en photo, des centaines de fois. Le jeune Bowman a perdu près de 15 kg, a cesser d’aler à l’école. Il est resté à la maison pendant six mois pour tenter de faire l’image parfaite. L’adolescent a finalement essayé de se suicider après avoir raté son ultime autoportrait.

«J’étais constamment à la recherche de mon parfait autoportrait et lorsque j’ai saisi que je ne réussirais pas, j’ai voulu mourir. J’ai perdu mes amis, ma santé et presque ma vie « , a t-il rappelé à The Mirror.

Danny Bowman est le premier toxicomane d’autoportrait répertorié. Il a reçu une thérapie pour traiter sa dépendance, son trouble obsessif compulsif et son problème de dysmorphie corporelle. Une partie de son traitement dans un hôpital de Londres consistait lui enlever son téléphone pendant des intervalles croissant de temps : 10 minutes, 30 minutes, 60 minutes.

« Cette thérapie m’était insupportable, mais je savais que je devais le faire si je voulais continuer à vivre», a t-il déclaré au Sunday Mirror. « Les autoportrait déclenchent souvent le nombrilisme et sont symptomatiques de recherche d’identité et bien sûr d’attention », a déclaré Pamela Rutledge dans Psychology Today.

Le narcissisme numérique pousse les gens à tenter d’atteindre des objectifs irréalisables. Les jeunes nourrissent de visions construites par les pro de la publicité, où la matière de base sont des mannequins sélectionnés 1 parmi 10 000, sur lesquels stylistes, maquilleurs et habilleurs s’affèrent à grands frais, suivi de séances photos professionnelles de haut calibres, et la photo sur 2000 qui sera conservée fera l’objet de 2 heures de travail supplémentaire dans Photoshop, par un graphiste professionnel, avant t’être publiée. Comment l’autoportrait d’un adolescent moyen muni d’un téléphone intelligent peut-elle rivaliser avec cela? Aucune chance!

En fin de compte, les manifestations en ligne de narcissisme peuvent-être un peu plus qu’une stratégie de mise en scène de soi pour compenser une estime de soi très faible et fragile.

La dépendance aux autoportrait a également alarmé les professionnels de la santé en Thaïlande. « Porter une attention particulière aux photos publiées, contrôler qui voit ou qui aime ou les commentaires, dans l’espoir d’atteindre le plus grand nombre de gens est symptôme d’une vie malheureuse et ça peut dégénérer.», a déclaré « Panpimol Wipulakorn », de « the Thai Mental Health Department ».